La cathédrale est un immense contenant, un vase sacré dans lequel se réalise l’œuvre alchimique. Cette dernière s’exécute en trois temps.

Une œuvre sur un seul plan

La triple transformation alchimique se déroule dans une série de déplacements horizontaux. Le bâtiment est un immense athanor dans lequel la purification va augmenter de façon croissante jusqu’à atteindre l’illumination.

Ce concept alchimique était appliqué à la lettre au Moyen-Age, car le déplacement dans les cathédrales se faisait exclusivement dans le sens des aiguilles d’une montre : de l’ouest vers l’est.

Le transept permet d’identifier quatre directions correspondant aux points cardinaux que les pèlerins pourront emprunter.

La projection de la croix terrestre est une croix céleste à trois axes correspondant à autant d’étapes.

  • L’œuvre en Noir : c’est l’univers originel, brute au sens “peu dégrossi”. C’est la colonne du nord clairement symbolisée dans les cathédrales protestantes. Cet espace est celui de tous les possibles, de toutes les potentialités. Il y a en général une rosace sombre côté Nord de la cathédrale. Elle symbolise d’un point de vue alchimique cette irruption de la matière primaire.

Cette matière recevra de la lumière. Cette dernière n’est encore qu’opaque. Mais elle suffit pour progresser.

  • L’œuvre au Rouge : c’est ce dont on parlera alors. Cette évolution se déroule sur la colonne du midi. Cette évolution au sens, début de prise de conscience de la matière de son propre potentiel est symbolisé par une rosace rouge. La faible lumière va polariser la matière qui a désormais conscience de posséder en elle les deux pôles : masculin et féminin. Une dualité qui est également celle du monde visible et invisible. Le point ultime de cette partie du cheminement sera l’ouverture de la lumière qui laisse apparaître des rayons. Ces sept rayons montrent que l’apparence simplicité de la lumière est encore complexité. Un des symboles visibles de cette étape et de ce processus dans des cathédrales c’est la coquille de Saint Jacques.
  • L’œuvre au Blanc : elle suit l’adolescence. Désormais, le cheminant est sous l’influence éclairante de la rosace la plus claire. Le cheminant va désormais au-delà de la dualité apparente et de l’usure du temps. Le pèlerin ayant atteint cet équilibre entre par le portail Nord.

Ces trois œuvres sont successives et n’ont pas forcément la même durée. Dans une cathédrale, elle se fait lors des déplacements en entrant par la porte nord, au-dessous de la rosace la plus sombre.

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